Sabotages en série à Versailles by Ténor Arthur

Sabotages en série à Versailles by Ténor Arthur

Auteur:Ténor, Arthur [Ténor, Arthur]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Littérature française, Roman historique, + 10 ans
Éditeur: Seuil
Publié: 2010-12-31T23:00:00+00:00


14

Un suspect, enfin

— Ta main ! Tends-moi ta main !

— Quoi ? articula Jean en reprenant conscience.

— Vas-tu me la donner, oui ou non ?

Le page leva les yeux et vit au-dessus de lui un visage qu’il ne pouvait identifier, la lumière d’un flambeau l’éclairant à contre-jour. Par contre, il reconnut cette voix un peu haut perchée.

— Jacquot ? C’est toi ?

— Oui. Je vais te sortir de là.

Le garçon fontainier se pencha et parvint à saisir Jean par un poignet. Soudain, ce dernier réalisa qu’il ne serrait plus son amie contre lui. Sans doute avait-il perdu connaissance quelques instants.

— Prunelle ! cria-t-il. PRUNELLE !

Accompagnant son effort d’un grognement de forçat, Jacquot le hissa hors de l’eau qui atteignait presque la voûte du réservoir. Puis il se laissa choir sur le sol à côté du page.

— Prunelle est restée dans le réservoir, il faut aller la chercher ! supplia Jean, dont les muscles étaient tétanisés d’épuisement et de froid.

— Je suis là, mon ami, saine et sauve moi aussi !

Éberlué, le garçon vit se pencher sur lui une jeune beauté à la longue chevelure trempée, d’une blondeur lumineuse. Elle l’aida à se redresser puis, s’amusant de sa stupéfaction, expliqua :

— Jacquot m’a sortie la première alors que j’allais sombrer. Ensuite, il vous a sauvé. Mon Dieu, si je ne vous avais pas écouté, où serions-nous… ?

— Au paradis, je présume, répondit Jean en lissant en arrière ses cheveux ruisselants.

— S’il vous plaît, sortons de là, dit Prunelle. Je jure de ne plus y revenir de ma vie !

C’est seulement une fois qu’ils eurent regagné l’air libre qu’ils remercièrent leur sauveur. Prunelle le baisa sur les deux joues et Jean le gratifia d’une poignée de main virile, ainsi que d’une promesse :

— Jacquot, tu es désormais l’ami intime de la famille de Courçon. Si tu dois connaître à l’avenir le moindre souci, fait appel à moi. Je jure sur le blason de ma maison que je volerais aussitôt à ton secours.

Jacquot accueillit ces effusions bizarrement, se contentant d’un hochement de tête, son visage lisse et pâle exprimant plus de mélancolie que de bonheur partagé. Jean choisit de ne l’interroger que sur la raison de sa présence dans les tunnels.

— Je ne devrais pas vous le dire, avoua le fontainier en baissant le nez, mais je vous observais, depuis le début de la soirée.

— Fichtre ! Un espion !

— J’aurais pu intervenir plus tôt, mais je n’avais pas la clef de la porte. Alors, j’ai dû courir en chercher une, et comme je ne voulais pas réveiller maître Denis, j’ai forcé la porte de son bureau. Après ça, il m’a fallu explorer longtemps les souterrains avant de deviner où vous vous trouviez.

Jean ouvrit de grands yeux effarés.

— Ça alors ! s’extasia-t-il, poings sur les hanches. Tu fais un bien meilleur espion que moi. Il faudra que j’en parle à Monsieur le Grand.

— Sûrement pas ! s’affola Jacquot. Ne fais pas cela. Pas un mot, Jean ! S’il te plaît !

Le page éclata



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